Incapables de prendre soin eux-mêmes de leurs ongles, plusieurs hommes et femmes préfèrent recourir aux services des coupeurs d’ongles ambulants qui écument les rues de la capitale. Dès lors, la question qui se pose est celle relative au respect des conditions d’hygiène et de sécurité. Ces débrouillards prennent-ils toujours le temps de désinfecter leur matériel avant toute nouvelle utilisation?
Tailler ses ongles pour certaines personnes relève souvent de la croix et la bannière. Par simple négligence et à défaut de se rendre dans des instituts de beauté où qualité des soins rime avec coût élevé, ces partisans du moindre effort préfèrent recourir aux services des coupeurs d’ongles ambulants. Réputés pour être efficaces, rapides et surtout moins coûteux, les coupeurs d’ongles ambulants sont très sollicités. Mais cette activité lucrative est également synonyme de danger ambulant.
Munis d’une dizaine de paires de ciseaux, ils arpentent les rues à la quête de potentiels clients. Chaque paire de ciseaux a sa fonction. Par exemple, la plus grande est utilisée pour couper les ongles rebelles ou dures. Les plus petites et les pieds de biche servent à racler les bouts d’ongles pour les polir après avec une limette. Un liquide moussant constitué d’eau et de savon liquide pour laver les ongles avant de les couper et pour nettoyer les impuretés est également utilisé ; un chiffon en mousse et une serviette de fortune font aussi partie de l’arsenal.
Il n’y pas de sots métiers, il n’y a que des sottes gens. Pour certains, cette activité leur permet de gagner honnêtement leur vie, mais elle n’est pas exempte de tout danger. Le risque de contamination par le sang est bel et bien réel et pour les coupeurs d’ongles, le danger est permanent étant donné qu’ils utilisent des objets tranchants.
L’homme gagnera son pain à la sueur de son front, mais cela doit-il se faire au détriment de la santé d’autrui ? Les précautions d’hygiène sont-elles respectées lors de ces séances de manucure et de pédicure? Mieux, sont-ils seulement conscients des risques qu’ils font encourir à leurs clients? Après chaque utilisation le matériel est-il désinfecté? Ces quelques interrogations traduisent bien l’inquiétude liée au danger que peut représenter cette activité qui s’exerce au vu et au su de tous, sans qu’aucune mesure ne soit prise.
Pourtant tous connaissent l’existence du VIH et des maladies transmissibles par le sang , mais font preuve d’une complicité tacite. Une chose est sûre, porter à un autre client le matériel déjà utilisé chez un premier dont on ignore le statut sérologique, c’est un risque énorme. Etant donné que cette pratique est informelle et ne fait l’objet d’aucun contrôle, les clients adeptes de manucure et pédicure ambulantes devraient prendre des précautions. Ils pourraient penser à avoir leur propre matériel par exemple.
De l’autre côté, ceux-ci devraient se montrer plus vigilants et réclamer davantage d’hygiène. Si le coupeur d’ongle n’a pas de stérilisateur, il devrait avoir de l’alcool et de l’eau de javel à portée de main qui lui permettraient de désinfecter son matériel.