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Alors que le Gabon est en passe de franchir le cap des 100 cas testés positifs à la Covid-19, l’artiste Roda N’No, membre du groupe 6e Cime qui lutte contre l’acculturation, a livré son avis sur la situation épidémiologique du pays en particulier et en Afrique en général. Dans un entretien accordé au site de musique urbaine Tromatix, il fait le point sur l’actualité autour du coronavirus. L’artiste regrette par ailleurs que le riche savoir culturel africain soit à nouveau mis de côté dans un tel contexte. 

Si certains artistes se contentent de répéter à leurs fans l’importance de rester chez soit et de respecter les gestes barrières, Roda N’No, lui, a décidé de monter au front et dire sa part de vérité. Selon lui, les gouvernements africains ont raté leur mission autour de la protection de leurs populations contre le coronavirus. « Ils ont mal géré la situation. La pandémie a commencé en Chine, pas en Afrique, ni au Gabon. Alors, on pouvait éviter que ça arrive ici », a-t-il fustigé. 

De plus, si certains doutent encore du pouvoir thérapeutique des plantes et des bois de notre forêt, Roda N’No reste convaincu de leur efficacité et du rôle important qu’il pourrait jouer dans le traitement contre le coronavirus en Afrique. « Je crois que si on associe à la science occidentale, la médecine traditionnelle, on peut endiguer cette pandémie », suggère-t-il. 

Endiguer la Covid-19 par des plantes telles que « l’Ekouk », qui selon lui contiennent « les mêmes éléments constitutifs » que la chloroquine. Une solution qui pourrait porter ses fruits si la médecine traditionnelle était honorée.

« Le problème, ici, c’est qu’on ne donne pas assez de crédit à ces hommes qui sont encore détenteurs d’un savoir ancestral qui a aussi fait ses preuves bien avant l’arrivée de la médecine occidentale », regrette-t-il. Et d’ajouter, « Si, notre société était organisée de sorte que les 2 médecines exercent ensemble, cohabitent, ont les mêmes moyens et peut-être encore plus pour nos tradi-praticiens, car c’est la science qui émane de chez nous, ils pourraient aisément agir en de telles circonstances ». 

Pour le membre du groupe 6e Cime, le coronavirus a le mérite de mettre en exergue « l’éternel problème de la place qu’occupe la culture dans ce pays ». Une culture sous exploitée, peu exportée, et pas suffisamment mise en avant.

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